« L'expression la plus simple du nationalisme est la défense de la Terre et du Sang.
Quel homme digne de ce nom ne défendrait pas sa famille ni son habitat ?
Alors le nationalisme étend cette vision de la famille à son peuple et celui de son habitat à sa nation ! »

vendredi 4 avril 2014

Les Externsteine - Les pierres sacrés de Toteburg : Partie 1

Dans une des plus anciennes forêts d’Europe, celle de Teutoburg en Allemagne près de Paderborn, s’élève une formation rocheuse très singulière entourée de mystères. Après cette introduction qui présentera brièvement l’histoire et les polémiques engendrées par ce site, nous verrons article par article les différentes parties mystérieuses des Externsteine et tenterons d’analyser en détail certains indices en tenant compte des différentes théories qui s’opposent depuis plus d’un siècle.



Lorsqu’on se rend aux Externsteine (prononcer «extèrnn-chtaïne»), l’étrange forme des rochers aux dimensions peu communes pour la région, impressionnent par leur majesté, sans parler d’une énergie puissante et ancienne qui flotte dans l’air et qui submerge l’esprit du visiteur. Il semble pour ainsi dire évident au premier abord que ce site devait avoir depuis des temps très anciens une dimension hautement sacrée. Puis, lorsqu’on s’en approche enfin, d’étranges gravures dont certaines sont clairement du moyen-âge et d’autres semblent nettement plus anciennes, des escaliers vertigineux menant vers des sommets d’où l’on peut observer le phénomène des solstices à travers un cercle creusé dans le rocher, une tombe mystérieuse sculptée dans la roche brute, des sculptures énormes visibles uniquement pour un œil averti, puis une grande quantité d’histoires entourant le site, tout ceci vous invite à vous poser la question, mais quelle est donc l’origine de ce site. Après avoir écarté des théories farfelues, fumantes, ou même ridicules comme celle qui prétend démontrer une présence d’extra-terrestres prisonniers dans les rochers, et qui au contact de l’air reviendraient à la vie, il est urgent de reprendre le chemin de l’histoire sérieuse et des indices archéologiques qui permettront des comparaisons raisonnables, car seulement ainsi nous pourrons nous rapprocher de l’esprit même qui devait habiter en ces lieux à l’origine.

Cette question est à la source d’un grand débat en Allemagne qui oppose historiens et autres spécialistes du site depuis environ 150 ans. Cette opposition depuis ses débuts a suscité des débats très souvent houleux aux plus hauts niveaux, car rapidement les Externsteine devinrent un symbole culturel et identitaire. La question de l’identité est cruciale dans le cas des Externsteine étant donné qu’une version, qui est la théorie officielle, prétend que le site est purement d’origine chrétienne, alors que l’autre affirme une origine bien antérieure au christianisme remontant aux traditions païennes des tous premiers Germains.

La version chrétienne du site défend le fait qu’au 12è siècle de notre ère l’évêque Heinrich de Paderborn ordonna une mission qui devait construire une reproduction du chemin de croix du nazaréen dans les roches du site des Externsteine. L’objectif aurait été de faire du site un lieu de pèlerinage pour tous les pénitents chrétiens. La situation géographique de l’endroit se trouve être en effet propice à ce genre de consécration étant donné qu’il se trouve non loin d’une véritable croisée des chemins transités à cette époque du moyen-âge. Lorsqu’on s’aperçoit que la principale gravure représente une scène de la crucifixion du nazaréen, on serait tenté de pencher logiquement pour la version chrétienne, surtout que cette scène possède de clairs indices remontant au moyen-âge chrétien. 

Le Christ faisant plier l'Irminsul
(l'arbre de vie, à ne pas confondre avec Yggdrasil, l'arbre monde)

Ensuite une salle obscure, dont les entrées obscures gardées par des portails aux barreaux dissuasifs, est présentée comme étant la chapelle où se tenaient les premiers offices. Là, à première vue, rien ne semble contredire cette théorie, mais rien ne semble la confirmer non plus. La salle semble très «dénudée», dans un état qui ne paraît pas vouloir donner des indices majeurs. Il faudra voir ça en détail…


Puis vient entre autres une tombe taillée à même la roche qui ne semble pas avoir été faite pour recevoir un défunt, et dont l’intention échappe à l’entendement raisonné. Elle est présentée comme étant le tombeau du christ, ou du moins la copie de celle de Jérusalem. Pourquoi pas... Mais lorsqu’on l’observe de plus près et dans son cadre, on se dit que quelque chose cloche, ça ne correspond pas à l’image classique du tombeau du nazaréen. Et lorsqu’on demande ce que fait un véritable observatoire astronomique au sommet d’un des rochers dont les évidences solsticiales furent bien établies, les réponses deviennent confuses et tentent de noyer le poisson en parlant de possibles connections avec des alchimistes du moyen-âge. La présence d’un autel devant le trou permettant l’observation des solstices serait quant-à elle un lieu pour rendre culte à la gloire de jésus ressuscité. Là, ça commence à sentir la mauvaise foi, car ce genre d’argument est un classique des chrétiens lorsqu’ils tentent de justifier une récupération d’un ancien site païen. Il faudra étudier ça de plus près, cet endroit comme bien d’autres afin de voir quelle théorie est la plus plausible. Il faudra tenter de rester aussi objectif que possible afin de s’approcher de ce qu’a pu être la réalité historique. De plus il faudra faire preuve d’une certaine neutralité politique, car les grands débats tournant autour de ce site ont pris au cours du 20è siècle une dimension clairement politique. D’abord les mouvements völkisch sous l’impulsion d’auteurs très avertis comme Wilhelm Teudt (1860-1942), ont repris d’anciennes versions du moyen-âge tardif qui parlait d’une origine germanique liée au peuple des Saxons, une origine complètement païenne. Le site aurait ainsi pu être un lieu de culte où se serait tenus les rites en l’honneur du vieux Dieu germanique Tuisto, et de son pendant dans le panthéon classique, le Dieu Tiwaz (Tius).

L'Irminsul
Le sommet d’un de ces rochers aurait également été le socle d’un objet de culte païen, un arbre cosmique représentant le centre du monde, un genre de colonne sacrée soutenant la voûte céleste. Tout ceci semble être confirmé en 1560 par le théologue protestant et historien Hermann Hammelmann, qui écrivit que le site était un ancien lieu sacré païen des Saxons dont Charlemagne, après sa victoire en 772, se serait chargé de le reconvertir en un lieu chrétien. Cet argument semble plutôt bien tenir la route lorsqu’on sait qu’en effet les Saxons fidèles à leurs Dieux païens et à leur Irminsul, leur arbre cosmique, avaient plusieurs sites sacrés dans la région qui étaient consacrés à leurs anciens rites. Il semble fort logique qu’un site aussi imposant que les Externsteine n’ait pas laissé indifférent les Saxons et leur sensibilité aux forces de la nature. Il faut ici rappeler qu’une terrible guerre opposa durant plusieurs décennies deux peuples germaniques : les Saxons païens et les Francs chrétiens. Les Saxons sous la conduite de Widukind tentèrent jusqu’au bout de sauvegarder l’héritage de leurs ancêtres et de préserver ainsi leur identité païenne face aux appétits de conquête de Karl der Große (Charlemagne) accompagné de ses armées et de ses hordes de prêtres chrétiens ayant une grosse envie d’accomplir les dogmes bibliques qui leurs commandent d’évangéliser ou de détruire les idolâtres (les païens). Aucune trace de l’ancien culte ne devait survivre car tout n’est qu’engeance du diable. Un des commandements de la bible est celui qui dit qu’il est le seul dieu et qu’aucun autre Dieu ne doit recevoir de culte, car les autres seraient de faux Dieux et que lui seul serait le dieu unique et véritable, le dieu d’Israël comme il se définit lui-même dans la bible. Il se définit dans le même livre comme un dieu jaloux et qui maudit sur plusieurs générations tous ceux qui se détournent de lui. Il n’oublie pas non plus d’ordonner à son peuple élu de détruire tous les temples des ignobles idolâtres, qui, avec leurs rites, sont une abomination aux yeux de l’éternel, le dieu soit disant d’amour… Ce sont des passages bibliques en effet que Karolus Magnus (Charlemagne) n’oublia jamais et que ses sinistres sbires en soutane surent mettre en pratique d’une forme très sanglante. La longue guerre entre Saxons et Francs coûta en effet la vie à quelques 70.000 Saxons dont quelques 4.500 nobles se rendirent célèbres à Verden en préférant être décapités plutôt que de renier l’ancien culte hérité de leurs pères. Tout ce contexte historique pourrait donc bien être celui qui entoura les origines des Externsteine. C’est ce que nous tenterons de voir prochainement.

Mais avant de conclure cette introduction, il faut revenir sur l’aspect politique lié à ce site. Car très tôt le site a intéressé de hauts dignitaires du régime national-socialiste (NS pour abréger). Au-delà de toute considération purement politicienne, chose qui n’est pas l’objet de cette page, il faut savoir qu’Hitler, bien que pas vraiment emballé par l’idée, finit par autoriser des fouilles sur le site des Externsteine. Ces fouilles débuteront en 1934 sous la direction de l’archéologue Andrée, fervent tenant de l’origine païenne du site, le tout avec la bénédiction du Reichsführer SS Heinrich Himmler. Ces fouilles ne donneront que de maigres résultats, mais auront eu le grand avantage de réveiller un grand intérêt populaire et d’asseoir les bases solides d’une réflexion sur les origines.



Cet intérêt se retrouve dans des documentaires d’époque NS, Im Lande Widukinds (voir à partir de la minute 5 :30 pour les Externsteine). Les fouilles ainsi que l’étude du site passèrent rapidement sous la direction de la SS-Ahnenerbe, nom qui signifie «héritage des ancêtres», une section de la SS qui se dédiait exclusivement à l’étude de tout ce qui pouvait avoir un rapport avec les Germains et entre autres les anciennes traditions païennes de ceux-ci. Tout cet intérêt du régime NS pour les Externsteine laissa bien-sûr des traces dans la période de l’après-guerre, ce qui fit que le sujet du germanisme du site devint quelque chose de complètement tabou. Quiconque défendant l’origine païenne et germanique des Externsteine était alors soupçonné automatiquement d’être un sympathisant NS, et s’en suivit une véritable chasse aux sorcières dont certains aspects paranoïaques survivent encore de nos jours en Allemagne. Je parle volontairement de paranoïa car pour le site des Externsteine, le fanatisme des anti-NS de la post-guerre fut tout aussi dévastateur que certains excès antérieurs.

Hathuwolf Harson


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