« L'expression la plus simple du nationalisme est la défense de la Terre et du Sang.
Quel homme digne de ce nom ne défendrait pas sa famille ni son habitat ?
Alors le nationalisme étend cette vision de la famille à son peuple et celui de son habitat à sa nation ! »

samedi 29 novembre 2014

Guillaume Le Carbonel - L'écologie politique comme phénomène révolutionnaire


Avant d'être une somme d'analyses chiffrées et de tableaux alarmistes, l'écologie est avant tout une esthétique et un rapport au cosmos. Notre rapport au monde échappe aux évaluations et aux mesures. Nous sommes ici dans l'ordre du ressenti, de la sublimation face à la beauté et au mystère de la création. La puissance tellurique d'un chêne centenaire, la découverte d'un verger dans la brume d'un petit matin d'automne, une biche surprise au détour d'un chemin de forêt sont des sensations qu'exprime une plénitude de l'âme hors du cercle marchand.

L'écologie politique doit être pensée comme une réaction contre la modernité et la métaphysique du progrès. Le grand rêve humaniste d'émancipation de l'homme par le développement et la technique a échoué. Bien mieux, nous en sommes devenu esclaves. [...]

L'écologie politique comme pensée critique de la modernité, s'inscrit naturellement dans la lutte contre le capitalisme. La croissance n'est que l'autre mot désignant l'accumulation illimitée du capital. Notre société reste intrinsèquement fondée sur la démesure et ne connait aucune limite dans aucun domaine. Elle repose sur un ancrage anthropologique fort : l'homoéconomicus, autrement dit l'homme transformé en consommateur illimité. L'homme est désormais seul fruit de sa volonté et de ses désirs. Mais il est surtout à cet égard le jouet du capital qui, au travers de l'hypermobilité et de la théorie du « bougisme », place les individus là où il y a du travail et là où il sera utile au système. On détruit peu à peu les frontières et les dernières barrières qui forment les identités au nom d'une homogénéité planétaire destructrices des cultures. Nous vivons l'avènement d'un homme nouveau, hors sol, sans racines ni lien communautaire écrit Hervé Juvin. C'est une rupture intégrale avec toutes les racines de l'ancienne humanité.

De sorte que nous connaissons de nos jours, l'apogée de la surexploitation des travailleurs et de la surexploitation de la nature. Pour reprendre les termes de Jean-Claude Michéa, il s'agit de « l'exploitation quotidienne des gens ordinaires par des minorités contrôlant la richesse, le pouvoir et l'information ». « Il n'y a pas de plan économique qui soit indolore » braille benoîtement François Hollande, pour justifier l'injustifiable.

Nous vivons au sein d'une société de croissance désormais sans croissance, autrement dit une société d'austérité implacable imposée par le capital. [...]

La catastrophe s'annonce pour demain dans l'insouciance généralisée. « Bien que pessimistes, nous n'avons toujours pas perdu la foi dans la toute-puissance de la science et de la technologie, nous sommes toujours aveuglés par la religion de la croissance destructrice, nous considérons toujours l'homme comme supérieur à son milieu, la Terre comme un réservoir inépuisable. La croyance dans le progrès infini, dans l'avenir radieux, a modelé toute notre façon de vivre, d'être, de penser, notre identité, nos valeurs, nos représentations, nos rêves démiurgiques. On ne fera pas si facilement le deuil de l'abondance » écrit avec justesse et lucidité Pierre Thiesset.

Guillaume Le Carbonel

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