« L'expression la plus simple du nationalisme est la défense de la Terre et du Sang.
Quel homme digne de ce nom ne défendrait pas sa famille ni son habitat ?
Alors le nationalisme étend cette vision de la famille à son peuple et celui de son habitat à sa nation ! »

vendredi 14 mars 2014

Symbolisme et origine de la Svastika, le plus ancien symbole des cultures indo-européennes

Je mets ici un article sur la svastika car je constate qu'il existe encore de nombreux préjugés concernant ce symbole païen remontant à la nuit des temps.

Le swastika, la svastika, le tétraskèle, la croix gammée, le fylfot, la roue solaire à 4 branches, nombreux sont les noms qui désignent ce symbole. Faut-il vraiment le présenter? Est-il seulement présentable ? Bien qu’elle puisse au premier abord paraître choquante, la réponse à ces deux questions est oui. Pour cela il faut clarifier d’entrée la situation historique de la svastika. Il est temps de réhabiliter ce symbole millénaire aux yeux du grand public car elle n'est pas une invention du XXè siècle; elle est aussi ancienne que les plus anciennes civilisations du monde. Les premières inscriptions de svastika furent trouvées en Ukraine sur des défenses de mammouth datées vers 10.000 ans avant notre ère. Comme quoi ça ne date pas d’hier…

Bien des cultures de par le monde en ont fait et en font usage : on la retrouve parmi la civilisation sumérienne, les cultures européennes durant leurs différents âges historiques, les civilisations amérindiennes, et parmi presque toutes les cultures asiatiques. De nos jours encore, il est un symbole sacré dans toute l’Asie où on le trouve associé en Inde au culte du Dieu Ganesh ou de Bouddha, et dans tout l’extrême Orient où il est considéré comme l’un des plus grands porte-bonheurs qui soit. À tel point que la croix rouge en extrême Orient est représentée très souvent par une svastika rouge au lieu d’une croix comme en Europe ou d’un croissant de lune dans les pays musulmans.


Il serait donc très injuste d’ignorer la véritable dimension historique de la croix gammée car nous sommes en présence d’un symbole vieux de plus de 12.000 ans. Cela fait moins d’un siècle que le svastika fut utilisé pour la première fois comme emblème politique. Ce signe fut, et continue d'être l’une des plus anciennes marques culturelles et religieuses des traditions païennes.

Nous avons vu que les Sumériens ont fait très tôt usage de ce symbole, cependant il est étrange de constater que les héritiers de cette culture sumérienne, les Assyriens et les Babyloniens, n’ont pas utilisé la svastika. Il en va de même pour la civilisation de l’ancienne Égypte où la svastika semble briller par son absence.


On la retrouve par contre dans toutes les civilisations d’origine indo-européenne : Hittites, Indo-Aryens, Indo-Iraniens, Perses, Grecs, Romains, Celtes, Germains, et Slaves. Mais contrairement à ce qu’avançait Guido Von List, chez les Germains et dans le reste du Nord de l’Europe, la svastika apparaît tardivement. Alors que dans le sud européen elle était très en vogue depuis l’âge du bronze et même depuis le néolithique. Dans le nord elle prend véritablement racine que durant l’âge de fer où il fut associé au Dieu Thor.


Après la christianisation des Vikings, il était souvent coutume de graver une svastika au centre des crucifix. Ce fait est typique de la phase de transition où l’on retrouve un fort mélange du symbolisme païen et chrétien. Mais là encore, le christianisme s’efforça de le faire disparaître car il le jugeait comme une réminiscence des cultes « idolâtres ».

Parmi les peuples pré-indo-européens, elle est surtout présente dans les cultures des Balkans, du centre de l’Europe comme l’Ukraine, et dans la civilisation de la vallée de l’Indus. À partir de cette dernière semble d’ailleurs s’opérer l’expansion vers tout le reste de l’Asie. Puis il existe en Europe un cas assez particulier qui est celui du pays basque, l’un des rares peuples pré-indo-européens à avoir maintenu sa culture et son identité au travers des âges. La svastika est le symbole par excellence des Basques ; son nom est le Lauburu (prononciation correcte : « Laoubourou »), qui vient de deux mots basques signifiant « quatre têtes ». 

Laoubourou basque lors d'une fête traditionnelle
Un autre indice intéressant concernant l’histoire de la svastika, est que l’on a pas de traces de cette dernière en Amérique avant l’arrivée des Espagnols. Bien que très présent parmi les cultures amérindiennes post-colombiennes, il serait donc possible que l’usage de ce symbole soit dû à une importation des colons européens.


Quant à la symbolique proprement dite du svastika, elle rejoint complètement celle de la Roue Solaire à deux axes (4 branches). Ci-dessous se trouve l'article concernant la roue solaire. La croix gammée est donc un symbole solaire en connexion étroite avec les quatre points cardinaux et les quatre saisons marquées par les solstices d’été et d’hiver ainsi que les équinoxes de printemps et d’automne. Ce dernier détail a son importance car il est la preuve que ce symbole a dû naître dans une région fortement influencée par les quatre saisons ; ce qui exclut logiquement les régions tropicales ou équatoriales qui ont un rythme saisonnier très différent. De plus, bien des mythes solaires comme en Grèce ou en Inde l’associent au symbolisme polaire. Dans le monde spirituel la svastika a semble-t-il remplacé la Roue Solaire afin de mettre encore plus l’accent sur l’aspect giratoire. Le mouvement cyclique est symbole de vie, et il est généré par le centre, le pôle cosmique, représentant l’axe immuable qui est garant de l’ordre naturel des choses et de la résorption cyclique. Quel que soit le sens dans lequel le svastika est placé, il est toujours en équilibre parfait. Il est synonyme de lutte contre les forces du chaos et de la dissolution, il est la maîtrise de l’espace et la maîtrise de soi-même. De nos jours, il existe une interprétation erronée quant au sens giratoire de la croix gammée. Il est coutume de croire que tournée vers la gauche, croix sénestrogyre, elle serait bénéfique, et tournée vers la droite, croix dextrogyre, elle serait un signe maléfique. Cette explication est née après la seconde guerre mondiale et n’a aucun fondement historique. Les deux sens giratoires du svastika sont aussi bénéfiques l’un que l’autre ; les inscriptions attestent bien que quel que soit le sens donné, le symbole reste le même. La seule explication plausible serait que dans un sens il représenterait la phase ascendante des forces solaires du solstice d’hiver au solstice d’été, et que dans l’autre sens il exprimerait la phase descendante du solstice d’été au solstice d’hiver. Mais même dans ce cas, il n’existe aucune notion de Bien ou de Mal, car les deux phases s’inscrivent dans un seul et même rythme cyclique du soleil. Le Bien absolu et le Mal absolu sont d’ailleurs des conceptions étrangères aux traditions païennes dont est issu la svastika. Ces conceptions absolutistes sont nées avec les monothéismes, les religions à dieu unique.


Symbolisme de la Roue Solaire

La Roue Solaire est une évolution majeure du symbole solaire primitif qu’est le cercle. Les deux axes sont orientés vers les quatre points cardinaux formant ainsi la base de tous les signes d’orientation. C’est celui-là même qui forme par exemple une boussole marquant le Nord dans sa partie supérieure. Mais bien avant l’invention de la boussole, ce symbole solaire était présent dans toutes les cultures européennes surtout depuis l’âge du bronze. Cette lointaine époque nous a légué entre autres de très nombreuses roches gravées en Scandinavie couvertes d’un nombre impressionnant de ces roues solaires. Et bien d’autres cultures païennes de par le monde ont également fait usage de ce symbole. Mais avant de nous plonger dans les mystères de la roue solaire, voyons d’abord certains aspects liés à la notion même d’orientation. L’orientation implique trois éléments de base : l’orientation du sujet par rapport à lui-même qui est marquée par le point central, l’orientation dans l’espace par rapport aux points cardinaux terrestres marquée elle par l’axe Est-Ouest désignant les levers et couchers du soleil, et puis l’orientation par rapport aux points cardinaux célestes marquée par l’axe Nord-Sud. La roue solaire véhicule donc une véritable synthèse de l’orientation dans tous les sens du terme.

Elle ne nous oriente pas uniquement dans l’espace, mais aussi dans le temps au travers de l’année solaire. Car en effet cette roue sacrée marque quatre fêtes païennes très importantes qui sont celles des solstices d’hiver et d’été, et les équinoxes d’automne et du printemps. Ces fêtes ne sont pas uniquement agricoles, elles ont eu par le passé un caractère hautement religieux pour nos ancêtres polythéistes.

Célébration de Yule (Solstice d'hiver)

Le solstice d’hiver, repris et déformé par le christianisme en faisant de lui la fête de Noël, marque le moment de l’année lorsque Dame-Nature reprend son souffle ouvrant ainsi les portes de la nouvelle année après une période de 12 nuits sacrées. Les journées redeviennent plus longues promettant ainsi la venue de jours meilleurs et le retour du soleil. Les romains célébraient entre autres le culte au Dieu solaire Mitra qui chaque année renaissait le 25 décembre comme l’enfant –soleil, désignant cette date comme celle du Sol Invictus, le soleil invaincu. Juste avant les romains célébraient les Saturnales, moment où il était coutume de se faire des cadeaux. Cette période se terminait par la fête et le culte au Dieu Janus, le Dieu bicéphale portant une clé dans une main. Ce Dieu, qui a donné son nom au mois de Janvier, était celui qui fermait et ouvrait les portes de la nouvelle année solaire. Ce moment de l’année était tellement ancré dans toutes les cultures païennes d’Europe, que le christianisme ne put jamais en venir à bout et termina au IVè siècle de notre ère par l’intégrer dans son calendrier en inventant la date de naissance de leur christ afin d’effacer le souvenir du Soleil Invaincu.

L’équinoxe de printemps, marquant le retour des beaux jours, était le moment de l’année dédié à la fécondité et à l’amour. Les plantes repoussent à nouveau, les démons de l’hiver sont chassés, la promesse de champs fertiles emplie les cœurs de tous les gens, les fleurs inondent les prés de mille couleurs, les couples se forment et s’unissent par le charme ancestral lié à la magie du printemps. Tout grandit et se remet à croître. C’est la célébration de la renaissance de la vie après la pause hivernale. Les Germains rendaient culte à la Déesse Ostara, Déesse qui donna son nom à la fête de « Ostern / Easter » (Pâques). Et tout logiquement, cette période pendant laquelle les jours et les nuits sont de même durée, était l’occasion de célébrer l’union amoureuse et sexuelle du Père-Ciel avec la Terre-Mère, union qui neuf mois plus tard, pendant le solstice d’hiver, donnera naissance à l’enfant-soleil.


Le solstice d’été, moment où le soleil se trouve à son apogée, marquait pour nos ancêtres cet instant magique pendant lequel les forces solaires sont au plus fort de leur vitalité. La nature resplendit de toute sa puissance et rayonne d’une clarté inégalable. L’été apporte avec lui la chaleur, la joie, l’abondance, éléments qui de nos jours encore envoûtent tous les vacanciers en quête du bonheur estival. Mais le solstice d’été est un moment paradoxal de l’année, car au même moment où le soleil se trouve à son point le plus culminant et où l’on chante la victoire des puissances solaires sur les forces obscures de l’hiver, le soleil annonce déjà le destin inéluctable de sa course cyclique et du déclin qui l’attend. Car en effet les journées, tout doucement, vont commencer à partir de cette date à décroître, la lumière diurne se réduit inexorablement et prend le chemin du crépuscule des Dieux. Chez les Germains il était d’usage d’enflammer de grandes roues solaires et de leur faire dévaler des pentes, ce qui symbolisait l’aspect fécondant du soleil mais aussi son déclin annoncé. Sinon, bien des rites ont entouré le solstice d’été et l’entourent encore. Dans les pays baltes où le paganisme est encore très vivant, le solstice d’été est une véritable fête nationale. Les gens se coiffent de couronnes en feuilles de chêne symbolisant ainsi le soleil sacré, puis dansent et chantent autour de grands feux. Ces feux se retrouvent dans toute l’Europe où les peuples célèbrent les joies liées au jour le plus long de l’année. Les danses en rond tout comme les feux sont autant d’hymnes au symbolisme solaire. Le christianisme là aussi s’empressa de détourner le sens de cette célébration en faisant d’elle la St-Jean. La fête des Feux de la St-Jean depuis quelques décennies a heureusement une très nette tendance à retrouver ses racines païennes. Un cas flagrant sont les Focs de la San Joan en Roussillon. Cette fête est bien-sûr intimement liée non à un quelconque saint chrétien, mais au Dieu solaire de toutes les traditions païennes d’Europe : Apollon chez les Grecs, Bélénos / Lugh chez les Celtes, Balder dans la tradition germano-nordique, Abélio chez les Celtibères, Dazbog chez les Slaves. Il faut tout de même préciser ici que dans le cas celte, les 4 fêtes majeures sont décalées dans le calendrier, ce qui génère parfois quelques confusions.
 

Mabon : équinoxe d’automne

La quatrième fête enfin est celle de l’équinoxe d’automne, qui elle aussi est un peu paradoxale. Elle marque d’un côté l’abondance car c’est le moment où l’on remerciait les Dieux pour les bonnes récoltes, et d’un autre côté cette fête marque le déclin des jours et du soleil dans sa course cyclique. L’abondance de cette fête se retrouve par exemple dans le Erntedankfest allemand où l’on remercie dieu pour les bonnes récoltes. Également dans ce cas, le couvert chrétien est très mince, et il suffit de gratter un peu pour retrouver le fond originel de la célébration. Quant au soleil qui décline, il suffit d’observer Dame Nature pour se rendre compte que les jours se réduisent, que les feuilles tombent des arbres, que grand nombre de plantes meurent, et que le froid se fait à nouveau sentir. La mort est au bout de ce chemin, c’est l’époque où les portes de l’au-delà s’ouvrent, où l’on craint les revenants. Lors de la Chasse Sauvage le Dieu Wodan chevauchant Sleipnir traverse le ciel tourmenté d’automne accompagné de tous les guerriers morts au combat. Mais la mort n’est pas définitive, car selon un vieil adage païen il est dit qu’il faut mourir pour renaître, tout comme l’arbre ne meurt qu’en apparence afin de renaître au printemps suivant. Ainsi s’accomplit un tour complet de notre Roue Solaire.

Cette Roue Solaire cache également un autre principe fondamental qui fut étudié par un grand philosophe tel que Heidegger. Ce principe est celui du Devenir et de l’Être. L’axe horizontal du symbole représente en effet le Devenir, c’est-à-dire tout ce qui est changeant et soumis aux caprices du temps. L’aspect matériel est inclus dans cette notion, comme par exemple le corps physique qui est l’expression du Devenir, celui qui naît, grandit, et finalement disparaît. Tandis que l’axe vertical représente l’Être, c’est-à-dire l’aspect non-changeant, immuable, la force spirituelle qui émane de toute vie. Mais contrairement aux monothéismes qui ont toujours tenté de séparer ces deux notions de corps et d’esprit, la sagesse païenne se reflète dans la symbolique de la Roue Solaire en démontrant que le Devenir et l’Être sont deux conceptions inséparables qui sont imbriqués l’une dans l’autre, qui s’interpénètrent en quelque sorte.

Selon certaines autres explications, l’axe horizontal serait de nature féminine, alors que l’axe vertical serait de nature masculine. L’image de ce symbolisme est de caractère plutôt sexuel et recoupe les autres symboles rattachés aux axes de la Roue Solaire que nous avons vu ci-dessus. Les 4 extrémités de la Roue Solaire quant-à elles nous renvoient au symbolisme lié à ce chiffre 4 qui est intimement lié à la terre. Le cercle représentant le soleil et le 4 la terre, nous sommes donc encore une fois en présence de l’union symbolique du soleil et de la terre.

Précisons au passage que ce symbole est souvent désigné comme «croix celtique», mot qui devrait être employé avec prudence pour plusieurs raisons :
  • Ce symbole est loin d’être uniquement celte, et comme nous l’avons déjà précisé, il se retrouve dans toutes les cultures païennes d’Europe et d’ailleurs.
  • La croix celtique à proprement parler désigne en fait une évolution chrétienne de la Roue Solaire dont les axes dépassent le cercle et dont le tout rappelle fortement le crucifix chrétien, même si dans ce cas la symbolique païenne et chrétienne se sont mélangées.

En conclusion on peut dire que ce symbole millénaire englobe tous les aspects liés aux cycles solaires, à l’éternel recommencement, au rythme naturel des éléments célestes en équilibre avec les éléments terrestres, et à l’harmonie parfaite entre toutes les forces garantes de l’ordre cosmique.

Hathuwolf Harson

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